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Les Suisses placent la santé en tête, devant l’immigration et l’asile.

Dernière mise à jour : 12 avr. 2018



La politique de la santé devient la première préoccupation des Suisses, selon un sondage présenté, hier, à Berne, par l’institut Vimentis. Pour 18% de l’électorat, cela devrait être le domaine d’action prioritaire. C’est la première fois depuis 2013 que l’immigration et l’asile ne sont pas les principales préoccupations de l’électorat. Mais elles suivent de près, avec respectivement 15% et 12% des sondés qui veulent en faire le domaine d’action prioritaire.


A l’autre bout de l’échelle, parmi les sujets qui préoccupent le moins les Suisses, on trouve l’armée, les transports, la criminalité et les dettes publiques. Ce sondage révèle passablement d’autres surprises, comme le fait qu’une majorité des Suisses sont ouverts à un relèvement de l’âge de la retraite, favorables à une taxation des robots et prêts à subventionner le maintien des offices de poste.


Le mécontentement par rapport aux politiques menées, lui, reste élevé: 45% des Suisses ne sont pas d’accord ou plutôt pas d’accord avec les orientations données. Ils ne sont que 36% à se montrer satisfaits ou plutôt satisfaits. Par parti, ce sont sans surprise les électeurs de l’UDC à être les plus mécontents (69%). Les plus satisfaits se recrutent au centre, au Parti évangélique (61%) et au PDC (57%).


Même s’ils sont souvent battus dans les urnes, les Romands ne semblent pas en tenir rigueur. Ils se montrent bien plus satisfaits de la politique que les Alémaniques. Plus surprenant encore, par canton, les Genevois jettent un sort à leur réputation d’éternels râleurs en se montrant les plus contents (56%), devant les Valaisans (48%) et les Vaudois (45%).


Le tabou de l’âge levé

En matière de retraites, le sondage donne des résultats pour le moins étonnants. Le rejet par le peuple, l’an dernier, du projet de prévoyance vieillesse 2020 aurait dû accroître l’inquiétude de la population pour sa rente AVS. C’est l’inverse qui s’est produit: 46% des sondés estimaient, en 2017, que leur rente AVS n’était pas garantie, et cette proportion est tombée à 38 pour cent.


Mais le vrai bouleversement, c’est de voir que désormais, une majorité absolue de la population (56%) se dit favorable à un relèvement de l’âge de la retraite. Cette part a doublé en deux ans. Il semble désormais bien loin le temps où l’ex-conseiller fédéral Pascal Couchepin s’était fait conspuer pour avoir émis l’idée d’une retraite à 67 ans.


Aujourd’hui, seuls les électeurs de la Lega et des Verts y sont encore majoritairement opposés. Même l’électorat socialiste y est favorable à 52 pour cent. Ce résultat ne surprend pas Matthias Aebischer (PS/BE): «Le Parti socialiste a soutenu un projet qui prévoyait le relèvement de l’âge de la retraite des femmes à 65 ans», rappelle-t-il. «Mais tout dépend de l’équilibre du projet.»


Au Parti libéral-radical (PLR), Philippe Nantermod se frotte les mains, mais il ne s’enflamme pas pour autant: «Les gens sont d’accord de lever ce tabou, mais ce ne sera évidemment pas sans contrepartie. Pour moi, ce qui serait bien, ce serait d’intégrer un tel relèvement dans le cadre d’une flexibilisation de l’âge de la retraite.»


Pour le Valaisan, cette évolution montre la volatilité de l’opinion publique, et il en tire une leçon: «Nous autres politiciens devons être capables de convaincre la population et ne pas nous contenter de suivre les sondages.» Pour le relèvement de l’âge de la retraite, ce travail de conviction est encore à faire du côté de la Suisse romande et du Tessin, qui y sont encore largement opposés.


Oui pour taxer les robots

Autre résultat qui devrait donner des idées aux politiciens, c’est la grande acceptation d’une imposition des machines et des robots qui remplacent des salariés. Une majorité absolue de 62% des Suisses se dit favorable à une telle taxation, et ils ne sont que 26% à y être opposés. L’électorat de tous les partis s’y montre favorable, avec, toutefois, des différences sensibles entre le PS(74%) et le PLR (49%).

TOUCHE PAS À MA POSTE!

Les Suisses tiennent à leur office de poste et ils le manifestent clairement dans le sondage Vimentis. Alors que le mandat de service public consiste à ce que 90% de la population puisse atteindre un office ou une agence en vingt minutes via les transports en commun, les sondés se montrent plus exigeants. Pour 65% d’entre eux, ce délai ne devrait pas excéder dix minutes.


Conséquents, les Suisses sont prêts à subventionner le maintien de bureaux de postes non rentables. Une majorité de 56% se dessine en ce sens. Seul l’électorat libéral-radical y est opposé, et d’un cheveu (45% à 43%). En Romandie et au Tessin, ce subventionnement est même soutenu par deux tiers de la population interrogée.


Le Nouvelliste - 13.02.2018

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