Bientôt des soins dentaires plus accessibles?
GRAND CONSEIL Sept mille Valaisans renonceraient à consulter dentistes ou hygiénistes pour des raisons financières. Le canton est prié de corriger par l’intermédiaire de deux postulats.

Après la gauche, des députés de droite souhaitent que tous les Valaisans aient accès aux soins dentaires, quelle que soit leur situation financière.
Comme plus de 170 000 Suisses, des milliers de Valaisans renoncent à traiter rages de dents et caries, faute de moyens financiers suffisants. Un problème qui pousse nos politiques à réagir. Après la gauche valaisanne, qui a lancé avec succès une initiative populaire, ce sont aujourd’hui deux députés de… droite qui montent au créneau pour tenter de gommer ces inégalités.
Pas question d’avoir une LAMal bis
Ce lundi, le Parlement valaisan va se prononcer sur le postulat du PLR Christophe Claivaz, «Accès aux soins dentaires pour tous. Il y a urgence!» Partant du principe qu’il vaut mieux prévenir que guérir, l’élu libéral-radical prône un accès pour tous aux soins d’un hygiéniste dentaire, ce qui permettrait à ses yeux de réduire fortement les risques de traitements plus lourds pour la suite. «Pas question de mettre en place une LAMal bis, imposée à 98% des gens pour les 2% qui en auraient réellement besoin», tempère Christophe Claivaz.
L’élu libéral-radical demande ainsi au Conseil d’Etat d’étudier la faisabilité de la mise en place d’un tel système, de chiffrer également son coût ou «de donner d’autres pistes permettant de venir en aide de manière ciblée aux personnes nécessiteuses».
Contrôles en plus pour les aînés
Dans la foulée, le Grand Conseil devra se pencher sur un autre postulat concernant le service dentaire dans les EMS, déposé par Benno Meichtry (CVPO) qui s’inquiète de la santé dentaire de nos aînés. L’élu du PDC du Haut demande, lui, au gouvernement d’élaborer un concept favorisant la mise en place d‘un contrôle par un dentiste dans les deux ou trois mois suivant l’entrée d’un résident dans un EMS. «Puis environ deux fois par année par une hygiéniste dentaire ou une assistante médicale.»
Si l’Etat du Valais n’a pas encore de position arrêtée sur le postulat PLR, le chef du Service de la santé publique, Victor Fournier, souligne que de manière générale, les soins dentaires sont bien développés en Valais, notamment au niveau scolaire. «Tous les élèves sont dépistés et bénéficient du programme de prophylaxie, subventionné à hauteur de 40% de la naissance à l’âge de 15ans indépendamment du revenu des parents.» Concernant le postulat sur le service dentaire en EMS, Victor Fournier tient à préciser que la situation est connue du Service de la santé publique. «Le comité directeur de la Conférence suisse des directrices et directeurs cantonaux de la santé (CDS) a émis le 1ermars 2018 des appréciations au sujet de la santé buccale chez les personnes âgées en EMS. Et la direction du Service de la santé publique a décidé de mettre en œuvre un groupe de travail chargé d’élaborer un concept cantonal avec des recommandations pour la santé buccale des personnes âgées.» Ce groupe composé de représentants du SSP, des EMS, des dentistes et médecins prenant en charge les personnes âgées devrait commencer ses travaux dans le courant de l’automne 2018 en vue de rendre ses conclusions d’ici à la fin de l’année 2019.
Le peuple aura le dernier motL’initiative cantonale lancée par la gauche valaisanne ayant abouti l’an passé, avec 4464 signatures déposées à la chancellerie, c’est le peuple qui aura le dernier mot sur ce dossier. Le texte prévoit que le financement de l’assurance obligatoire pour tous serait garanti par les subventions communales existantes et par un prélèvement sur salaire, analogue à celui de l’AVS, dont la moitié serait payée par les employés et l’autre par les employeurs. En mars dernier, les électeurs vaudois ont refusé une initiative similaire par 57,5% de non.Le Nouvelliste 14.05.2018